Majeure Texas

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La Majeure Texas, un concept inédit de Garder Benton

Le concept de la Majeure Texas qui consiste à ouvrir les majeures en Texas a été imaginé par notre ami et regretté Garder Benton. Maubird fut séduit par l'idée mais pas par les développements proposés par Benton. Finalement il fut décidé que chacun dévelloppe son propre système sur la base de ce concept.

Mais avec le recul du temps autant l'idée de base est simple et originale, autant les 2 versions proposéees sont longues et complexes. Ces 2 versions peuvent être examinées sur un PC, mais pour la version mobile nous avons décidé de ne reproduire que l'introduction rédigée par Benton en hommage à ce dernier, puis de ne présenter qu'une version simplifiée et modernisée de la Majeure Texas.

Cette version retoquée par votre serviteur Maubird et qui n'engage que lui, réduit drastiquement l'effort de mémorisation demandé pour jouer le système.

Pour la petite histoire, après la Majeure Texas, Benton imagina et créa d'autres systèmes baptisés Ecomax puis Oméga qui furent publiés sur le Web, mais dont sur sa fin il demanda à Maubird de supprimer la publication. Nous les avons conservés et ils sont disponibles sur demande.

Ceci, sans oublier bien sur son Créneau Défensif

De son côté, Maubird a qui Benton avait donné le goût de la recherche, imagina quelque temps après un autre système qu'il baptisa La Majeure Précisée. Le système n'avait à l'origine rien à voir avec ce qu'il est devenu aujourd'hui. Il commença vraiment à prendre forme et consistance quand il imagina le concept des ouvertures1 et 2 en remplacement respectif des ouvertures classiques 1SA et 2SA

Si vous désirez accéder directement aux mécanismes de la Majeure Texas, cliquez sur :
Mécanismes de la Majeure Texas

Mais la lecture de l'introduction (un peu longue) de Garder Benton est recommandée.

Introduction de Garder Benton

I - Les fondements du Bridge Contrat d'aujourd'hui

Le Bridge Contrat est né dans le courant des années 1910 et se substitua progressivement à son ancêtre le Bridge Plafond, qui cessa pratiquement d'être joué au lendemain de la seconde guerre mondiale.

C'est dire que l'on s'apprête à célébrer son 90ème anniversaire et que 4 à 5 générations de joueurs et d'Experts se sont succédés, pour en arriver à définir les principes de base du Système d'enchères de loin le plus répandu et pratiqué aujourd'hui dans le monde : La Majeure 5ème naturelle, au point que beaucoup n'hésitent pas à le qualifier de " Standard d'annonces universel ".

On pourrait donc penser que le Standard d'annonces actuel est le fruit d'une longue évolution historique parvenue à son terme à la suite d'une succession d'innovations et de progrès sanctionnées de manière positive par l'expérience et la pratique.

D'où cette idée largement répandue, et d'ailleurs partagée par la plupart des Experts, selon laquelle le Standard de Majeure 5ème naturelle serait le Système d'annonces optimal et définitif, auquel il serait désormais devenu impossible, voire outrecuidant, d'apporter la moindre amélioration digne d'intérêt.

Or, à y regarder de plus prés, il faut bien se résoudre à constater objectivement que les Standards actuels continuent à s'appuyer largement, sur les bases naturelles définies dés 1923 par un joueur de génie ayant pour nom Ely Culbertson.

Pour aller droit à l'essentiel, c'est en effet à cet homme que l'on doit :

Le principe d'économie des enchères au dessous du plafond de sécurité purement naturel.

La distinction entre les enchères forcing et non forcing .

La nomination des couleurs de 4 cartes, interdite à l'ère du Bridge Plafond.

L'invention du Cue-bid et des jumps.

Les ouvertures fortes au palier de 2.

A cette base historique, se sont certes ajoutées au fil du temps un certain nombre de conventions particulières qui sont pour les plus connues :

Le Baron, les Splinters bids, les Fragment-bids, les nouveaux usages des cue-bids et des contres négatifs, le Stayman sur ouverture SA (1er exemple illustrant la notion de relais neutre), les réponses Texas limitativement appliquées après les ouvertures 1 SA ou 2 SA, le Drury, le Roudi, le Ping-pong, le Come Back, la réponse de 1 SA forcing sur ouverture 1 ou 1 , les sauts fittés, et quelques autres gadgets destinés à résoudre un certain nombre de questions ne trouvant pas de solutions satisfaisantes dans le cadre strict des enchères naturelles Culbertsonniènnes.

Au total, en tenant compte des variantes possibles de ces divers gadgets, on peut dénombrer une vingtaine de conventions particulières dont le champ d'application concerne limitativement le dialogue Ouvreur/Répondant supposé se dérouler sans intervention adverse.

Nous ne sommes pas là pour " cracher dans la soupe " et nier que certains de ces gadgets sont de réels facteurs de progrès dans les enchères d'aujourd'hui.

Qu'il nous soit cependant permis de faire observer, que beaucoup de ces Conventions particulières ne sont pas compatibles entre elles.

C'est ainsi par exemple le cas des Splinters-bids et des Fragment-bids. On joue l'une, ou on joue l'autre, mais on ne peut pas jouer les deux à la fois.

Notons aussi que nombre de ces conventions particulières sont porteuses à la fois d'avantages et d'inconvénients.

Ainsi par exemple, la réponse 1 SA forcing, à côté des avantages qu'elle offre à ses adeptes, présente l'inconvénient évident d'empêcher de jouer le contrat partiel 1 SA.

Ces deux observations de bon sens autorisent à mettre un bémol à l'enthousiasme laudateur de certains Bridgeurs, friands de gadgets, dont ils surchargent leur base Standard à l'excès, tels des enfants collectionnant des jouets, alors qu'ils ne maîtrisent pas convenablement les bases standards elles mêmes, et ont par ailleurs de graves lacunes dans leur jeu de la carte.

Tant et si bien que les enseignements de l'Histoire du Bridge Contrat, telle qu'elle s'est déroulée depuis les années 1920, nous conduisent à la conclusion suivante :

La vingtaine de Conventions déclarantes particulières évoquées plus haut, tend à montrer, s'il en était encore besoin :

1 - Que les enchères dites naturelles ont atteint depuis longtemps leurs limites et ne permettent pas de résoudre convenablement un certain nombre de problèmes récurrents.

2 - Que les conventions particulières destinées à remédier à cet état de fait demeurent imparfaites, en ce sens qu'elles résolvent certains problèmes, mais en en créant de nouveaux en contrepartie négative.

3 - Que la profusion des dites Conventions finit par rendre compliqué un Système que l'on continue néanmoins à présenter comme simple et efficace, mais surtout que cette profusion occulte la véritable cause des problèmes non résolus ou mal résolus dans le cadre de la Majeure 5ème dite naturelle, ainsi que nous allons le mettre en lumière dans le § 2° qui suit.

 

Les limites infranchissables de la Majeure 5ème naturelle

Réglons d'abord un problème de vocabulaire.

On a coutume de qualifier le Standard de Majeure 5ème de Système " naturel ", mais à vrai dire cet adjectif est impropre, et il serait plus convenable de parler du Système de la Majeure 5ème " réelle ", en ce sens que l'ouverture 1 ou 1 signifie que l'on détient réellement 5 cartes de la couleur majeure ainsi désignée.

En effet, en matière d'enchères de Bridge, rien n'est naturel et tout est conventionnel, au sens d'une convention de langage, sur laquelle deux joueurs associés se sont mis préalablement d'accord pour en définir la signification et la valeur.

On admettra donc dans tout ce qui va suivre, que " naturel " signifie " réel ".

Remarques générales :

Pour le camp de l'ouverture, l'objectif évident d'un Système d'annonces est de parvenir à déclarer le contrat optimal compatible avec les forces d'honneur et de distribution respectives des deux mains associées.

A cet égard, le bon sens et l'expérience se conjuguent pour affirmer sans crainte de se tromper, que tous les Systèmes logiques naturels ou artificiels se valent, lorsque les forces combinées d'une ligne sont suffisantes pour légitimer la quasi certitude d'une manche, ou à fortiori l'espérance d'un chelem.

On peut fixer approximativement la frontière à partir de laquelle cette quasi certitude se vérifie, à la possession de forces combinées atteignant 24-25 H ou HL à SA et 27-28 DHS fittés à l'atout majeur.

Lorsque ces conditions sont potentiellement réunies par un camp ouvreur, les mains associées n'auront en général aucunes difficultés pour définir le contrat optimal à souscrire, quel que soit le Système d'enchères adopté, notamment lorsque les flancs restent muets faute des moyens qui leur permettraient d'intervenir.

Pourquoi ?

Parce que dans ce cas, à partir d'une ouverture économique quelconque faite au palier de un, et par le jeu d'enchères simples forcing à un tour, les partenaires vont disposer d'un espace de parole largement nécessaire et suffisant pour échanger les informations essentielles à la détermination du contrat optimal, sans risquer de dépasser le palier de sécurité compatible avec le niveau de leurs forces combinées préexistantes.

En revanche, plus les forces combinées seront inférieures aux seuils indiqués, et plus la recherche en sécurité du contrat optimal va s'avérer difficile, voire très délicate.

On est dans le domaine des contrats partiels, et quelquefois dans celui de certaines manches très tendues.

L'objectif à atteindre est alors de trouver la meilleure partielle, sans dépasser si possible le palier de deux, ce qui est une contrainte souvent difficile à surmonter, en raison de l'espace de parole fort réduit qui est dévolu au répondant, notamment après ouverture naturelle 1 ou 1 .

Or, contrairement à une opinion largement répandue, c'est dans le domaine des partielles que vont s'établir des différences décisives entre les équipes en concurrence.

C'est donc dans ce domaine là qu'il serait hautement souhaitable de faire des progrès, mais force est de constater que ces progrès sont impossibles, du moins dans le cadre des Standards de Majeure 5ème naturelle, lesquels ont atteint depuis longtemps leurs limites en la matière, en dépit de toutes les conventions particulières (souvent discutables) qui ont pu être imaginées.

Pourquoi ?

Toujours pour la même raison que personne ne veut remettre en cause depuis 80 ans :

L'insuffisance de l'espace de parole dévolu au répondant, inhérente au principe même des ouvertures majeures faibles ou moyennes, et en particulier à " l'indéboulonnable "  ouverture 1 Pique.

 

L'ouverture de 1 Pique : Le mouton noir de la Majeure Texas

Un Auteur injustement tombé dans l'oubli, Pierre Collet, publia en 1964 aux Éditions Agon, un ouvrage remarquable intitulé " Introduction au bridge scientifique ".

Voici ce qu'il écrivait à propos de l'apport théorique de Culbertson :

Citation : "Sur le plan de la science du bridge, le principal apport de Culbertson a été d'établir qu'un dialogue fructueux doit se dérouler en dessous des annonces naturelles considérées comme plafond de sécurité ( Ex : l'ouverture au niveau de deux correspond à une ouverture naturelle au palier de trois, voire de 4, et la réponse un sur un se substitue quelquefois à un double jump naturel).

Toutefois, à part quelques exceptions mineures, il a conservé aux annonces le caractère réel (nomination d'une couleur déclarable) qu'elles possédaient auparavant". Fin de citation.

Ce même Auteur écrivait en outre à propos des enseignements de l'Histoire :

Citation : Pour beaucoup, le Système d'annonce optimum est celui défini par Culbertson ou Goren.

Mais n'est-ce pas abuser des mots que de qualifier de " naturel " un Système qui, au moment de son apparition, a fait figure de Système " conventionnel " par rapport aux us et coutumes des joueurs de plafond ?

Il en est des termes " naturel " et " conventionnel " au bridge, comme des appellations " droite " et " gauche " en politique : leur signification ne dépasse pas les contingences historiques d'une époque déterminée . Fin de citation.

Si nous avons crû bon de citer Pierre Collet, c'est que peu d'Auteurs de bridge ont été capables de réflexions de cette pertinence et de cette concision au sujet des enchères de bridge.

Et cependant, n'est-il pas étrange de constater que cet Auteur de grand talent (pas plus d'ailleurs que l'ensemble des Experts qui se sont succédés depuis 1920) n'a pas su souligner ce fait éclatant :

En conservant l'ouverture réelle 1 , Ely Culbertson s'est lui même mis dés 1923, en contradiction complète avec le principe de base qui constitue précisément son apport théorique essentiel, à savoir le principe d'économie des enchères posant un dialogue fructueux doit se dérouler en dessous des annonces naturelles considérées comme plafond de sécurité

Et en effet, l'ouverture réelle 1 , qui peut ne compter que 12 PH - 13 PHL, se situe à tous égards hors des limites de l'épure qu'il avait lui même tracée à juste titre, en plaçant le répondant dans une situation pour le moins embarrassante, pour ne pas dire sans issue lorsqu'il détient une main faible ou limitée.

Certes, pas de problème si le répondant a le fitt à Pique (probabilité à priori de 54,40 %). Pas de problème non plus s'il possède au moins 11 PH en étant misfitt Pique. Pas trop de problèmes sans fitt à Pique, s'il possède 9-10 PH au sein d'une main régulière dépourvue de l'autre majeure par 4 ou par 5.

Mais problèmes sans solutions pertinentes, s'il est limité à la fourchette de force de 5 à 8 PH, misfitt Pique, avec ou sans l'autre majeure par 4 ou par 5.

Le Système Standard lui impose en effet de parler à partir de 5 PH, car l'ouvreur de 1 peut posséder jusqu'à 19 PH-20 PHL, et que le fait de passer risquerait donc de faire manquer une manche possible à 3 SA, voire le meilleur contrat de 2 Coeurs dans l'hypothèse où l'ouvreur détiendrait 5 Piques et 4 Coeurs.

Le Système Standard lui interdit d'autre part de faire un changement de couleur 2 sur 1 qui est une enchère auto-forcing exigeant non seulement une couleur 5ème mais au moins 10-11 PH.

Conséquence :

En pareil cas, il ne reste donc au répondant que les yeux pour pleurer, c'est à dire l'unique réponse " fourre tout " 1SA, que certains n'hésitent pas à qualifier d'enchère " poubelle ", car elle n'aura pas toujours, loin s'en faut, le caractère naturel qui pourrait la justifier, à savoir une distribution régulière avec 2 cartes à Pique, et elle sera très souvent prononcée avec des mains irrégulières comportant une couleur singleton, et une couleur annexe par 5 , parfois même par 6 !

Enfin, cette unique réponse " poubelle " est une atrocité d'imprécision, puisqu'elle peut aller de 5 à 10 PH, soit une plage d'incertitude de 6 points, face à une ouverture pouvant aller de 12 à 19 PH, soit une plage d'incertitude de 8 points.

Dans ces conditions, la ligne pourra avoir les 2 valeurs combinées extrêmes suivantes :

Minimum : 12 + 5 = 17 PH.

Maximum : 19 + 10 = 29 PH.

On voit donc que l'ouverture réelle 1 , telle que définie dans le cadre des standards, place tant le répondant que l'ouvreur dans un flou artistique complet, chaque fois que le répondant possède moins de 10-11 PH et se trouve misfitt Pique (Situation de misfitt qui a une probabilité à priori de 45,60%, ce qui n'est pas rien).

Certes, cette probabilité défavorable doit être corrigée en baisse en tenant compte des cas où l'ouvreur, même limité, possède 6 ou 7 cartes majeures (Pté # 29 %) et peut donc sans grand risque répéter ses Piques, et en tenant compte en outre des cas où il possède une main 5P332 forte de 18 ou 19 PH (Pté # 9 %), ce qui permet d'estimer la probabilité composée des situations sans issues rationnelles sur la réponse "poubelle" 1 SA du répondant à Pique :

(0,38) x 45,60 % = 28,30 %.)

Sans issues rationnelles en effet, car si l'ouvreur avec 5 Piques seulement s'avise de reparler avec une force de 15-16 PH, il risque fort de ne trouver que 5-7 PH chez son partenaire et d'aboutir à un contrat aléatoire sujet à un risque de chute élevé (Par exemple 2 SA avec une ligne de 20 à 22 PH), alors qu'il eût fallu en rester sagement au contrat sécurisé de 1 SA.

Il faut savoir en effet, que lorsque le répondant dit 1 SA (5-10 PH), il aura 5 à 7 PH dans 65 % des cas, et 8 à 10 PH dans 35 % des cas seulement.

Pour l'ouvreur, reparler sur 1 SA avec 15-16 PH, c'est donc choisir à priori et délibérément, de chuter presque 2 fois sur 3, alors que les flancs plutôt minoritaires en points dans les mêmes proportions, n'auront dans ce cas aucun contrat légitime à souscrire.

Mais soyons objectifs jusqu'au bout.

Le risque de flou artistique doit être encore un peu réduit dans tous les cas où l'ouvreur, même limité, détient un grand bicolore 5P + 5X, lui permettant de nommer sa seconde couleur qui sera sans doute mieux reçue que les Piques.

Cette ultime correction ramènera les risques négatifs de 28,30 à environ 25,70 %.

C'est sur ces 25,70 % de cas là, que des progrès décisifs sont encore possibles, quoiqu'en pensent certains Experts embourgeoisés dans la doctrine naturelle, dont Culbertson avait certainement dû percevoir les failles, car il était trop intelligent pour les avoir ignorées.

Mais dans le contexte historique de l'époque, où il s'agissait de convaincre les joueurs de plafond de passer au bridge contrat, comment aurait-il pu séduire et amener à sa cause ces joueurs de plafond, s'il s'était mis en tête de les obliger à ouvrir artificiellement les mains comportant 5 cartes à Pique et moins de 18 PH ?

Si l'on peut pardonner à Culbertson la contradiction dans laquelle il s'est mis sous la contrainte de contingences historiques politiquement incontournables à son époque, il n'en va pas de même en ce qui concerne les 4 générations d'Experts qui lui ont succédé, et qui ont laissé se perpétuer les failles évidentes que nous venons de mettre en lumière.

Est-ce par manque d'imagination, par paresse intellectuelle, ou par le simple respect conservateur d'une tradition établie de trop longue date, devenue sacro-sainte et de plus en plus " tabou " au fur et à mesure que le temps s'écoulait  ?

Les historiens du bridge du 21ème siècle auront sans doute bien du mal à expliquer et à faire comprendre aux jeunes générations futures le comment et le pourquoi de cet immobilisme résigné ou de ce conservatisme obstiné, rebelle à toute innovation radicale de nature à porter remède aux deux " talons d'Achille " de la Majeure 5ème naturelle, qui empoisonnent depuis 80 ans la vie des répondants et indirectement celle des ouvreurs, à savoir :

1 - Le concept d'ouverture réelle 1 .

2 - Le concept rigide et contraignant du changement de couleur 2 sur 1 auto-forcing.

Et pourtant, chers visiteurs de notre site, une petite idée aussi simple que logique, aurait dû permettre depuis longtemps d'apporter des solutions élégantes et efficaces aux problèmes insurmontables auxquels conduisent inévitablement les deux concepts ci-dessus.

Le titre même du présent document laisse pressentir que cette petite idée consiste tout bonnement à ouvrir en Texas (enchère quasi forcing à un tour), les mains faibles et moyennes inférieures à 18 PH, et qui comportent une majeure par 5.

Ce concept, qui n'est pas nouveau en tant que tel, mais qui est totalement inédit et révolutionnaire appliqué à une main d'ouverture majeure, ouvre dans le domaine des enchères , nous allons bientôt le démontrer, des perspectives insoupçonnées allant bien au delà de la solution définitive qu'elle apporte aux deux plaies jusqu'ici notoirement inguérissables du Système de la Majeure 5ème dite naturelle.

Chers visiteurs de notre site, si vous avez eu la patience de lire avec attention le présent Chapitre I introductif, vous serez sans doute étonnés d'apprendre que la petite idée ci-dessus ne date pas d'hier, mais qu'elle a germé dans le cerveau de votre serviteur Benton en 1964, c'est à dire il y a maintenant 25 ans !

Alors pourquoi avoir attendu un quart de siècle pour tenter d'en faire part au grand Public du bridge ?

Parce qu'à cette époque, plus encore qu'aujourd'hui, cette petite idée de votre serviteur, qui était et qui reste encore " un illustre inconnu ", s'est heurté à une barrière psychologique infranchissable de rejet ou de condescendance auprès de ceux auxquels il avait tenté naïvement de s'en ouvrir.

Sans entrer dans des détails anecdotiques personnels de peu d'intérêt pour nos visiteurs, que ces derniers sachent que parmi les personnes contactées en ce temps là, figuraient 3 joueurs hautement qualifiés se parant volontiers du titre d'Expert adoubé par le sérail, et que ce genre de personnages est aussi difficilement accessible que les pentes terminales de l'Everest.

Bref, l'idée de Benton ne récolta que l'indifférence des uns (Silence radio total), ou la sentence sans appel et bien entendu non motivée des autres, se résumant au verdict lapidaire : " Ne mérite pas d'être publié ", ou quelques paroles condescendantes laissant clairement entendre que l'Auteur d'une idée à leurs yeux aussi saugrenue était un véritable hurluberlu.

Que faire en pareil cas, sinon comme Candide, se retirer sur ses terres et cultiver son jardin ?

C'est ce que fit votre serviteur, déçu plus que mortifié par l'arrogance et la suffisance de ce genre de personnages imbus d'eux mêmes et réfractaires à tout débat d'idées, lorsque ces dernières n'émanent pas de l'élite restreinte et reconnue, dans laquelle, bien entendu, ils se rangent. 

Est-il besoin de dire qu'un jugement non motivé glisse sur le cuir de ceux qui ont un caractère bien trempé, comme la pluie qui tombe sur un toit à 45° d'inclinaison, aussi longtemps qu'on ne leur a pas administré la preuve par neuf qu'ils se sont fourvoyés.

L'idée de Benton fut donc mise en sommeil dans un tiroir pendant 25 ans jusqu'au jour où en 1998, un joueur de bridge à l'esprit ouvert, Monsieur Maubird, rencontré par hasard dans un Club de province et devenu depuis un ami, fût séduit par elle et s'en empara avec enthousiasme.

Et c'est ainsi que Benton et Maubird se sont associés dans un projet visant à faire connaître le concept original de Majeure 5ème Texas dans le cadre d'un site Internet, avec à nouveau l'espoir, que tel le Phénix, cette idée originale renaîtra enfin de ses cendres.

Dans le cadre de ce projet, mon associé Maubird présente dans un fichier séparé sa version personnelle codifiée de Majeure 5ème Texas que je considère d'une grande précision.

Quant à votre serviteur, il va s'attacher d'abord à définir dans le Chapitre II qui suit, ce qu'il considère personnellement (mais on peut toujours avoir des idées un peu différentes à cet égard), comme les principes de base incompressibles du concept de Majeure 5ème Texas, à partir desquels deux partenaires qui s'entendent bien, pourront construire librement un Système personnalisé, codifié en fonction de leurs propres tendances, préférences ou habitudes particulières, sachant bien en sa qualité d'Inventeur, que le concept inédit d'ouverture en Texas est si fécond et si riche de possibilités multiples, que l'on peut certainement imaginer au moins une dizaine de variantes ou sous-variantes à partir de lui.

En effet, ce concept n'ayant à notre connaissance jamais été mis en oeuvre à ce jour, nous sommes sur un terrain totalement vierge restant à défricher, qui se prête à une profusion impressionnante de codifications voisines ou essentiellement différentes.

Dés lors, seule la confrontation permanente des idées relatives aux processus de mise en oeuvre de ce concept inédit, permettra à l'avenir de sélectionner les modalités qui se seront avérées les plus prometteuses, précises et efficaces.

Pour notre part, nous proposerons dans notre Chapitre III, la synthèse de notre codification personnelle des enchères, aboutissant à un Système aussi simple mais beaucoup plus précis que la Majeure 5ème naturelle, ayant l'avantage de gommer ses insuffisances, sans pour autant présenter le moindre nouvel inconvénient.

Nous avons la faiblesse de penser qu'un tel Système peut être sans difficulté assimilé et pratiqué en moins d'une semaine par des Bridgeurs de bon niveau moyen.

Garder Benton

Mise en application de la Majeure Texas

Pour simplifier, nous avons jugé préférable d'établir ci après une sorte de synthèse entre les 2 versions de la Majeure Texas. Même si elles se différencient sur les modalités, c''est l'esprit général qui est commun et qui compte.

Les réponses principales

Les 2 tableaux suivants résument toutes les réponses du répondant à une ouverture majeure en Texas. Ils constituent le coeur du système.

Après ouverture 1 ou 1 , pratiquement toutes les réponses du répondant directes de soutien sont en Texas

1 (Texas ) 1 (Texas SA) en principe sans 3 *
1SA(Texas ) au moins 5
2 (Texas ) au moins 5
2 (Texas ) au moins 5
2(soutien Texas ) avec 3
2 (Texas ) Rencontre avec 4 5
2SA(fitté) avec 3 , régulier et 11HS
3 (Texas ) Rencontre avec 4 5
3 (Texas ) Rencontre avec 4 5
3(soutien Texas ) Soutien à 3 avec 4
3 (Texas 3SA) Au moins 12H sans 3 **
3SA(naturel) non fitté , régulier et mini 12H
4(soutien Texas ) Soutien à 4 avec 5
4 (splinter) Avec 4 et singleton ***
4 (splinter) Avec 4 et singleton ***

* Avec jeu régulier et au plus 10H sans 3 , réponse 1 (Texas SA), suivie de Passe après rectification à 1SA par l'ouvreur.

** Avec jeu régulier évidemment

*** Le système exclut la possibilité de faire une réponse splinter avec singleton

et

1 (Texas ) 1(Texas ) *
1 (Texas SA) en principe sans 3
1SA(Texas ) au moins 5
2 (Texas ) au moins 5
2 (soutien Texas ) avec 3
2(Texas ) Rencontre avec 4 5
2 (Texas ) Rencontre avec 4 5
2SA(fitté) avec 3, régulier et 11HS
3 (Texas ) Rencontre avec 4 5
3 (soutien Texas ) Soutien à 3 avec 4
3(Texas 3SA) **
3 (splinter) Avec 4 et singleton ***
3SA(naturel) non fitté , régulier et mini 12H
4 (soutien Texas ) Soutien à 4 avec 5
4 (splinter) Avec 4 et singleton ***

* Voir le cas particulier des autres réponses après ouverture de 1 (Texas ) quand l'ouvreur a 4 ou 5

** Cette enchère de 3 n'a rien à voir avec un soutien à qui impliquerait la réponse 3 (Texas ). Il est profitable de l'utiliser en tant que Texas pour 3SA, bien sur sans fit à , ce qui libère la réponse 3 pour splinter avec singleton

*** Le système exclut la possibilité de faire une réponse splinter avec singleton

Le 2° principe de base est que la réponse du répondant est totalement ambigüe en force : Le répondant passera après la rectification de l'ouvreur, mais reparlera s'il a de quoi avec jeu moyen ou fort. C'est l'un des aspects méconnu mais des plus profitables des réponses Texas.

Quelques autres réponses et redemandes de base du répondant

On retrouve quelques autres équivalences des enchères classiques

Par exemple, le répondant a le fit majeur 3° ou 4° et au moins 12H, mais aucune autre couleur déclarable. En enchères classiques après ouverture 1 le répondant nommerait une couleur même seulement 3° ou 4°, avant de conclure à 4 . En majeure Texas, après ouverture 1(Texas ) le répondant répondrait 1 (Texas SA) avant de conclure à 4 .

Le contrat de 1SA ne peut être demandé et joué que par l'ouvreur, ce qui est logique car il est plus fort que le répondant. Si le répondant n'est pas fitté en majeure mais détient 11H et un jeu régulier, il répond 1 (Texas SA) puis après rectification 1SA par l'ouvreur il dit 3SA

Idem s'il a au moins 12H ou il fera la redemande de 3SA. Mais il peut orienter à son gré le sens de l'entame : S'il veut que ce soit l'ouvreur qui reçoive l'entame il répond d'abord 1 (Texas SA) comme indiqué ci devant, mais s'il préfère recevoir l'entame il fait la réponse directe de 3SA.

La 2° enchère du répondant est aussi en général, comme la 1°, une réponse en Texas. Soit pour faire un soutien Texas indirect dans la majeure de l'ouvreur, soit pour nommer une couleur en Texas indirect après une première réponse 1 .

D'ailleurs, si la réponse de 1 (Texas SA) présume l'absence de fit majeur, elle ne la dénie absolument pas. Et elle permet d'apporter des nuances subtiles aux soutiens majeurs, évitant par là des enchères d'essai inutiles et dangereuses. Exemple :

1(Texas ) 1 (Texas SA) en principe sans 3
1SA(rectif.) 2(soutien Texas à ) avec 3 et 5-7HS

mais

1(Texas ) 2(soutien Texas à ) avec 3 et 8-10HS

Comme on peut l'observer, il y a 2 tpes de soutien de la majeure de l'ouvreur, un soutien Texas direct et 1 soutien Texas indirect

Dans le même esprit, la réponse indiquant une couleur en Texas ne dénie nullement ni ne garantit le fit majeur, et permet d'apporter le même type de nuances. Exemple :

1(Texas ) 2 (Texas ) au moins 5
2 (rectif.) 2(soutien à ) avec 3 et 8-10HS

Ce soutien est encourageant et plus précis qu'un soutien direct 2(Soutien Texas ). Au lieu de 2 , la redemande peut d'ailleurs se faire à 3 avec 5 3 et 11H, ou à 4 avec 5 3 et au moins 12H. Cela permet de faire une distinction avec les enchères de rencontre qui, elles, exigent un fi majeur de 4 cartes

Dans le cas particulier ou l'ouvreur ouvre de 1(Texas ) et ou le répondant a 5 et au plus 2 , une nuance intéressante est aussi posssible :

1(Texas ) 1 (Texas SA)
1SA(rectif.) 2 (avec 5) et au plus 7H, sans 3

mais

1(Texas ) 2 (Texas ) au moins 5 et 8-10H
2(rectif.) Passe(avec 5 et 8-10H sans 3

Cette dernière séquence précise permet à l'ouvreur de rectifier à 2SA avec 15-16H s'il n'a pas 3, et bien sur à 4 s'il a 3

Et avec le même jeu du répondant, mais 11H :

1(Texas ) 2 (Texas )
2(rectif.) 2SA(avec 5) sans 3 et 11H
3(avec 6) sans 3 et 11H

La réponse 1(Texas ) après ouverture 1 (Texas ) :

1 (Texas ) 1(Texas )
1 (rectif.) avec 3 *
1SA(avec 2 ) régulier
2 (avec 5 4 ) au plus 2
2 (avec 5 4 ) au plus 2

* Sans 3, le répondant dit 2 avec 5 et au plus 10H, 3 avec 11H, et 4 avec 12H

* Sans 3, le répondant dit 1SA avec 4 et au plus 10H, 2SA avec 11H, et 3SA avec 12H

Le répondant a une couleur 6° d'au moins 11H, sans le fit majeur

Avec juste 11H le répondant commence par faire une réponse présumée faible en nommant sa couleur en Texas, puis il la répète. Cette enchère indique forcément un misfit en majeure sinon le répondant aurait soutenu celle ci. Elle indique forcément du jeu sinon le répondant aurait passé après rectification. Elle indique forcément une couleur 6° sinon le répondant aurait fait la redemande de 2SA avec jeu régulier (hors majeure de l'ouvreur, ou nommé une 2° couleur 4°. Exemple :

1(Texas ) 2 (Texas )
2(rectif.) 3(avec 6) sans 3 et 11H

ou encore

1(Texas ) 1SA(Texas ) au moins 5
2 (rectif.) 3 avec 6 sans 3 et 11H

Mais ces enchères ne sont pas forcing manche. Par contre, si le répondant veut faire une enchère forcing manche avec le même type de main, on conviendra qu'il fasse une 1° réponse de 1 (Texas SA) suivie d'un saut au palier de 3 dans sa couleur 6° :

1(Texas ) 1 (Texas SA) en principe sans 3
1SA(rectif.) 3 Forcing avec 6 et au moins 12H

La nomination d'une couleur à saut après une 1° réponse 1 (Texas SA) n'est jamais une réponse Texas ou soutien Texas. Autre exemple :

1(Texas ) 1 (Texas SA) en principe sans 3
1SA(rectif.) 3 Forcing avec 6 et au moins 12H *

* Rien à voir avec un soutien à qui impliquerait la réponse directe 3(Texas ) de force illimitée.

Si le répondant, sans le fit majeur, veut faire une enchère forcing manche avec une couleur seulement 5°, il a d'autres enchères à disposition dont l'enchère directe ou indirectede 3SA, ou la nomination d'une première couleur en Texas direct suivie de la nomination d'une seconde couleur

Les redemandes de l'ouvreur

En règle générale, l'ouvreur doit rectifier et au plus bas niveau dans la couleur nommée en Texas par le répondant qui peut être très faible. Il rectifiera à saut avec au moins 18HLD (longueur, distribution) sans fit, ou 18HLDS (longueur, distribution, soutien) avec fit. Cependant l'ouvreur peut aussi ne pas rectifier s'il a de bonnes raisons pour cela, et en général avec misfit dans la couleur du répondant. Par exemple :

Avec un bicolore 5 4 il fera la redemande 2 sur réponse 1SA(Texas ) du répondant. Avec un bicolore 5 5 il fera la redemande 3 sur réponse 1SA(Texas ) du répondant avec au moins 15H, mais seulement 2 avec moins de 15H

Les autres ouvertures

L'ouverture 1 est artificielle car elle peut ne comporter aucune carte à . Elle va classiquement de 12H à 19-20H, et peut être régulière ou non. Elle est utilisée pour indiquer tout type de main qui ne ressort pas des ouvertures 1 (Texas ) ni de 1(Texas ), ni des ouvertures suivantes :

Les ouvertures 1SA et 2SA sont entièrement classiques.

L'ouverture la plus forte et forcing manche est l'ouverture très économique de 1 . Mais il faut convenir des réponses et développements, car il y en a de multiples possibles. Elle implique les réponses de détention d'un As ou deux ou d'aucun As. On peut utiliser la réponse 2 pour aucun As, celle de 2 pour un As indéterminé et le reste en CRM pour 2As. Mieux vaut ne pas utiliser la réponse 1SA pour éviter le risque que ce soit le répondant qui doive jouer le contrat à SA.

L'ouverture de 2 n'est donc pas forcing manche, et est identique à l'ouverture 2 pour ceux qui jouent le 2KFM

L'ouverture de 2 devient 2 multi classique, et inclut donc les ouvertures avec majeure 6° faible et les ouvertures avec très fort unicolore mineur.

Les ouvertures 2 et 2 sont des ouvertures faibles de type polonais, avec une majeure 5° et une mineure 4° ou 5°.

NB : Cet exposé est une synthèse des versions Benton et Maubird.

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